mercredi 4 mars 2015

Plaidoyer pour le recensement des vendeurs de l’informel et leur intégration dans le tissu économique national

 
L’expert économiste algérien auprès de la Banque mondiale, M’Hamed Hamidouche, a plaidé, lundi à Tipasa, pour l’impératif du "recensement des vendeurs de l’informel pour leur intégration dans le tissu économique national.
"Les autorités publiques sont tenues, avec l’aide de tous les partenaires concernés, de recenser les vendeurs du secteur informel et d’étudier leur situation sociale, et, partant, £uvrer à leur intégration dans le tissu économique national par des incitations fiscales", a estimé cet économiste dans son intervention à la faveur d’une conférence organisée par la Chambre de commerce et d’industrie Chenoua, sur le thème Impact du marché parallèle sur l’économie nationale.
Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part près de 150 commerçants et opérateurs économiques de Tipasa, M. Hamidouche a soutenu qu’il existe partout dans le monde un "seuil de tolérance" pour le commerce parallèle, auquel on "ne doit en aucun cas s’opposer avec des méthodes répressives".
Il a plaidé, à cet égard, pour la création d’un "observatoire pour le suivi et le contrôle des statistiques fournies en la matière", qui permettra une "évaluation réaliste", a-t-il dit "de la valeur du commerce parallèle, de son développement et de son impact sur l’économie nationale".
"Nous devons aussi prendre en considération la mentalité du consommateur algérien qui cherche son intérêt, en acquérant des marchandises de moindre coût, sans s’intéresser aux conditions de leur vente", a-t-il ajouté, signalant que des études universitaires ont révélé que la "famille algérienne fait une économie de près de 100.000 DA/an, en se fournissant auprès du marché parallèle".
Les mêmes études ont également démontré que le Trésor public accuse une perte fiscale de huit (8) milliards de dollars, à cause du commerce informel, dont cinq (5) milliards sous forme de taxes sur la valeur ajoutée, en plus des pertes financières accusées par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) et la Caisse nationale de la sécurité sociale des non-salariés (CASNOS), auxquels s’ajoutent les transferts illégaux en devises estimés à 2,7 milliards de dollars.
Intervenant à son tour, le président de la Chambre Chenoua, Maamar Sirandi, a souligné l’importance de la sensibilisation des vendeurs de l’informel à leur intégration dans des espaces commerciaux réglementés, en vue de bénéficier des dispositions de la nouvelle loi fiscale (loi des finances 2015), qui répond aux doléances de cette catégorie sociale, par l’adoption d’un régime forfaitaire au profit de ceux dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas les 30 millions de DA, a-t-il expliqué.
S’exprimant sur les pratiques commerciales illégales, dont la non déclaration des employés et la non facturation des marchandises, ce responsable a révélé le lancement prochain, par sa structure, en coordination avec la direction locale du Commerce, d’une opération pour la constitution d’une commission mixte chargée du contrôle des locaux commerciaux et de leur conformité aux lois en vigueur.
Dans le cadre de l’encouragement du produit national, cette commission s’attèlera à évaluer le niveau de promotion de la production nationale de qualité au niveau des locaux contrôlés.
Les commerces, dont un taux de 60 % des marchandises sont de production nationale, recevront "une attestation de reconnaissance", a-t-il informé.
Outre des commerçants et des opérateurs économiques, cette rencontre a vu la participation des directions du Commerce, des Impôts, de la Formation professionnelle et de l’Industrie, en plus de représentants de différents dispositifs d’aide à l’emploi, dont l’ANSEJ, l’ANEM, et la CNAC.
APS

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