jeudi 12 février 2015

SITUATION EN LIBYE ET AU MALI L'Occident soutient l'Algérie

L'Occident soutient l'Algérie

Cette dernière semaine aura été celle de la confirmation du poids de l'Algérie dans la région et aussi celle de la victoire du politique sur le militaire.
Après les Américains et les Italiens, il y a quelques jours, les Français et Britanniques ont reconnu récemment la contribution essentielle de l'Algérie dans la gestion des dossiers malien et libyen. Ainsi, la Grande- Bretagne affiche une grande satisfaction du rôle joué par Alger dans le processus engagé par l'ONU dans le rapprochement des factions libyennes. «L'Algérie est en train de soutenir grandement les efforts des Nations unies pour une solution politique en Libye et les responsables britanniques apprécient le travail discret et efficace qu'elle effectue dans ce sens», a affirmé Jonathan Powell, envoyé spécial du Premier ministre britannique, au sortir d'un entretien avec le ministre délégué chargé de l'Afrique et du Moyen-Orient, Abdelkader Messahel.
Cette déclaration confirme, si besoin est, toute l'influence de l'Algérie sur la scène régionale et la reconnaissance d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU de la pertinence de l'approche algérienne sur un dossier aussi sensible que celui de la réconciliation entre les factions libyennes, au moment où, il n'y a pas si longtemps, l'option d'une intervention militaire étrangère était soutenue par certains pays occidentaux, dont la France. Il faut dire que le soutien clair des Britanniques éloigne sérieusement, du moins dans une échéance rapprochée, la solution purement militaire. De fait, le choix politique qui s'appuie sur un dialogue inter-libyen inclusif, à l'image du processus facilité par l'Algérie au Mali, s'impose-t-il, comme une donne incontournable? C'est en tout cas l'impression que donnent les Etats-Unis d'Amérique. Il faut savoir à ce propos que le commandant adjoint de l'Africom Phillip Carter, a clairement déclaré que pour son pays, «il n'est pas question d'une opération militaire en Libye. Nous sommes pour une solution pacifique et politique en Libye». Outre que ces prises de positions de deux acteurs majeurs de la scène internationale isolent la France et l'obligent à revoir sa copie, le discours de l'ancienne puissance occupante de la Libye, l'Italie, est on ne peut plus clair. La position de l'Italie est traduite par le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni. «L'Algérie et l'Italie restent convaincues que la résolution du conflit en Libye nécessitait le renforcement du processus de réconciliation nationale et l'encouragement de la participation de l'ensemble des parties concernées pour parvenir à une solution politique», a déclaré M.Paolo, lors d'une conférence de presse, sanctionnant un tête-à-tête avec Ramtane Lamamra.
Quant à l'ONU qui conduit le dialogue inter-libyen à Genève, l'apport de l'Algérie dans la stabilité de toute la région n'est pas à démontrer. «L'Algérie a une profonde connaissance de la région et c'est une bonne base pour une action politique», retient le président d'International Crisis Group (ICG), Jean-Marie Guéhenno, très proche des milieux onusiens. Pour ce diplomate aguerri, la connaissance profonde dont bénéficie l'Algérie lui confère une aptitude à réunir les belligérants et construire une paix durable en Libye et au Mali. A cette succession de reconnaissance de la capacité de l'Algérie à éviter l'embrasement de la région, se joint François Hollande qui apporte son témoignage de la perspicacité de la diplomatie algérienne sur le dossier malien. En effet, dans un message adressé au président Bouteflika, le chef de l'Etat français a dit «réaffirmer» son «plein soutien à la médiation algérienne dans le processus en cours au Mali». Le président français ne se contente pas de simples déclarations protocolaires, mais jusqu'à s'autoriser une sorte d'échéance pour l'aboutissement du dialogue inter-malien facilité par l'Algérie. Il dira son souhait de voir «le prochain cycle permettre d'aboutir à la signature rapide d'un accord de paix». La France qui a mené une guerre dans ce pays contre les groupes terroristes, apporte une sorte de garantie à l'Algérie de soutenir effectivement la démarche politique. «Nos ambassades dans le pays du Sahel délivrent aux groupes armés des messages en ce sens.» Il y a là une déclaration de ralliement de Paris à l'approche algérienne, avec en prime, une instruction aux groupes «contrôlés» par la France de ne pas perturber le processus d'Alger.
Ce positionnement qui renforce la position de l'Algérie est de nature à accélérer le processus pour «fermer» le dossier malien pour se consacrer enfin à la question libyenne. Sur ce dossier, il y a fort à parier que la France se range du côté du camp de la solution politique, surtout que Américains, Italiens et Britanniques ont manifesté leur plein soutien à la démarche algérienne.
En tout état cause, il y a lieu de relever que cette dernière semaine aura été celle de la confirmation du poids de l'Algérie, mais surtout, celle de la victoire du politique sur le militaire dans la région du Magrheb. Cette victoire est d'autant à portée que, pour une fois, l'ensemble des acteurs appuient la thèse du dialogue inclusif et proscrivent le recours à l'ingérence.
L'expression

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