dimanche 11 janvier 2015

Solidarité des Européens et condamnations mondiales après le dénouement tragique à Paris

Photo AFP
Les principaux dirigeants européens iront manifester à Paris dimanche pour témoigner leur solidarité avec la France, endeuillée par les attentats suivis de prises d'otage en région parisienne qui ont connu vendredi un dénouement tragique.
Alors que ces évènements sans précédent depuis 40 ans en France continuent d'émouvoir le monde entier, le Premier ministre Britannique David Cameron et son homologue espagnol Mariano Rajoy, dont les deux pays ont été frappés par des attentats islamistes ces dix dernières années, ont annoncé qu'ils participeraient à une marche "républicaine" qui devrait réunir des centaines de milliers de Français déterminés à prouver l'unité du pays.
La chancelière allemande Angela Merkel, l'Italien Matteo Renzi, les dirigeants européens Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Federica Mogherini, mais aussi les chefs de gouvernement danois, belge, néerlandais, maltais, finlandais et luxembourgeois ont également répondu à une invitation du président français François Hollande à se joindre à cette manifestation.
Deux jours après l'attentat meurtrier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en plein coeur de Paris, et au lendemain d'une fusillade en pleine rue qui a coûté la vie à une policière, la traque des suspects a pris vendredi une tournure dramatique lorsqu'ils se sont livrés à des prises d'otages, dans une zone industrielle au nord-est de Paris et dans une épicerie casher parisienne.
Pour y mettre fin, les forces de l'ordre ont donné l'assaut en fin d'après-midi. Trois suspects ont été tués, dont les frères Chérif et Saïd Kouachi, qui se réclament de l'islam radical et étaient accusés d'avoir tué 12 personnes à Charlie Hebdo, et Amedy Coulibaly, retranché dans la supérette casher aux portes de Paris et qui semblait les connaître de longue date.
Mais cinq autres personnes sont mortes dans l'assaut du commerce et quatre blessés étaient dans un état très grave vendredi.
Juste avant ces assauts, les condamnations sont venues parfois de pays ou d'organisations aux visions du monde diamétralement opposées.
Israël s'est ainsi ému de "l'offensive terroriste" qui "ne vise pas seulement le peuple français ou les juifs de France, mais tout le monde libre", selon les mots de son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, qui a évoqué une nouvelle "tentative de la part des forces du mal qu'incarne l'islamisme radical pour infliger la peur et la terreur à l'Occident".
Ses deux ennemis historiques, l'Iran et le Hezbollah libanais, ont également condamné sans ambages. "La violence et le terrorisme sont condamnables, que ce soit dans les pays de la région, en Europe ou aux Etats-Unis", a déclaré le président iranien Hassan Rohani. Lors de la prière du vendredi à Téhéran, l'ayatollah conservateur Ahmad Khatami a estimé que "l'islam ne permet pas qu'on tue un innocent, que ce soit à Paris, en Syrie, en Irak, au Yémen, au Pakistan ou en Afghanistan".
-Messages de Raoul Castro et de la Corée du Nord-
Sans évoquer le massacre à Charlie Hebdo, le chef du Hezbollah chiite libanais Hassan Nasrallah a condamné le "comportement de certains groupes terroristes qui se revendiquent de l'islam" qui "ont porté atteinte au prophète et aux musulmans plus que ne l'ont fait leurs ennemis (...), plus que les livres, les films et les caricatures ayant injurié le prophète".
Le président cubain Raul Castro a fait parvenir un message de condoléances à François Hollande. La Corée du Nord a aussi exprimé "sa profonde sympathie" aux familles des victimes. Et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, "soulagé" que les auteurs des attentats aient été tués, à souhaité "courage" M. Hollande "pour surmonter cette tragédie".
L'émotion restait vive dans le monde entier. Vendredi soir, quelque 500 personnes ont ainsi respecté une minute de silence dans la capitale bulgare Sofia. A Bruxelles, environ 150 personnes ont formé un grand cercle sur une place du centre-ville, tenant des pancartes "Je suis Charlie", brandissant un stylo ou tenant une bougie. A Istanbul, des dizaines de journalistes se sont rassemblés. A Washington, la Chambre des Représentants s'est recueillie en silence.
Comme l'avait fait le président américain Obama à l'ambassade de France à Washington jeudi, le prince britannique Harry a signé vendredi un registre en mémoire des victimes. Un hommage du même ordre a été rendu par le Premier ministre japonais Shinzo Abe à Tokyo, et par le Portugais Pedro Passos Coelho à Lisbonne.
La mobilisation devrait se poursuivre bien au-delà de Paris dans les prochains jours: dimanche, à Vienne est prévu un rassemblement "Ensemble contre le terrorisme" avec les communautés religieuses du pays, et une marche silencieuse se tiendra lundi à Berlin à l'appel de plusieurs organisations musulmanes.
Courrier Picard

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire