mercredi 13 août 2014

PALESTINIENS ET YAZIDIS IRAKIENS : Les deux poids, deux mesures des Occidentaux

Ghaza une tombe à ciel ouvert que les Occidentaux ne voient pas
                              Ghaza une tombe à ciel ouvert que les Occidentaux ne voient pas
 
 
Ghaza qui a dévêtu les gouvernants arabes peut, encore une fois, servir de baromètre de l'honnêteté pour mesurer l'hypocrisie de certains diplomates occidentaux.
Il est loin, vraiment loin, le temps où les hommes disaient ce qu'ils ressentaient et ressentaient réellement ce qu'ils disaient. Dans le domaine de la diplomatie, l'hypocrisie a atteint son paroxysme depuis longtemps et de telle manière qu'il n'est plus nécessaire de prêter l'oreille aux discours qui y sont déversés chaque jour, que Dieu fait. Les discours des diplomates ne sont plus que des verbiages où il est désormais aisé, même pour les profanes, de déceler des contradictions flagrantes et des incohérences stupéfiantes. Ceci n'est pas dû à une quelconque incompétence qui rendrait la chose moins dramatique, mais relève plutôt de l'hypocrisie avérée et du mépris pour certains en particulier.
Ghaza qui a dévêtu les gouvernants arabes peut, encore une fois, servir de baromètre de l'honnêteté pour mesurer l'hypocrisie de certains diplomates occidentaux.
Les djihadistes de l'Etat Islamique d'Irak et du pays du Levant (EIIL), dit-on, encerclent un millier de personnes dans deux villages et «500 femmes dans une prison qui sont menacées d'être violées» et s'ils ne changent pas de religion, précise-t-on, ils seront tués. Cette situation a amené certains à proposer que l'on livre des armes à l'Irak (entendre par là aux Kurdes) pour se défendre et ce, au moment où les Américains mènent des actions aériennes contre les assaillants de EIIL.
Bien sûr, nul ne souhaite ni ne soutient la mort de ces innocents et tout être libre et conscient se devrait de se soulever contre cette menace de mort qui n'a aucune raison d'être et qu'aucune religion au monde ne tolèrerait, sous aucun prétexte qui soit. Sur ce point, il n'y a donc rien à dire. Mais là où cela ne passe pas, c'est le traitement différencié que font certains diplomates des conflits, des menaces et de la sauvagerie. A Ghaza ce n'est pas un millier d'innocents qui risquent la mort, mais près de 2000 qui ont été réellement assassinés sous le regard tranquille et presqu'absent de la communauté internationale. Il n'y a pas seulement 500 femmes, mais des milliers de femmes dans une grande prison appelée Ghaza et qui manquent de nourriture, d'eau, de sécurité après avoir tout perdu, du foyer aux enfants et aux maris. Les gens de Ghaza n'ont soulevé pourtant aucune indignation chez ces diplomates qui se découvrent d'un coup humains et proposent de courir au secours des faibles. Au contraire, chacun s'est ingénié à justifier l'assassinat des habitants de cette partie de la Palestine tantôt en prétextant que Hamas aurait pris ses habitants en otage et tantôt, en invoquant on ne sait plus quel droit de légitime défense du bourreau. Même les écoles et les hôpitaux ont été bombardés là-bas, sans que quelqu'un n'ose proposer de livrer des armes aux Palestiniens pour se défendre.
N'est-ce pas que l'armée israélienne est beaucoup plus et mieux équipée que les éléments de EIIL? Alors comment justifier que dans un cas, on veut fournir des armes pour permettre aux plus faibles de se défendre et, de l'autre, on applaudit le bourreau et l'on accuse, de manière éhontée les victimes?
On a beau tourner la chose dans nos petites têtes de sous développés, on n'arrive point à comprendre.

Génocide ou pas génocide?
Certains diplomates, comme Laurent Fabius, par exemple, n'hésitent pas à qualifier l'intention des EIIL de tuer les Kurdes des villages assiégés de génocide. «Si ça ne s'appelle pas un génocide, je ne sais pas comment ça s'appelle», a martelé, sur la chaîne de télévision France 2, le patron du Quai d'Orsay. Et les assassinats répètés, par vagues de milliers à chaque fois, depuis 70 ans, comment est-ce que cela s'appelleraient-ils? C'est une question que nous poserions bien au ministre des Affaires étrangères français pour que nous puissions, enfin, comprendre pourquoi il existe un si grand écart entre le discours sur Ghaza et celui sur le Djebel Sinjar car, pour paraphraser Fabius, nous disons que si ce qui se passe à Ghaza ne s'appelle pas génocide, qu'on nous dise comment cela s'appellerait-il!
Quelqu'un a parlé, à juste titre d'ailleurs, de «solidarité humaine sélective» (l'Edito de L'Expression du 11/08/2014).

Une livraison «sûre» d'armes
Convaincus qu'un génocide est en train d'avoir lieu au Kurdistan, ceux qui n'arrivent pas à voir la catastrophe palestinienne, proposent de fournir des armes aux victimes pour se défendre. Cela rappelle une autre livraison d'armes, dans les mêmes conditions, c'est-à-dire pour aider une partie à se défendre contre une autre. Qu'on se rappelle la Libye et les quantités incroyables d'armes qui ont été fournies aux civils, aux soi-disant rebelles, aux opposants préfabriqués, aux armées fantoches créées de toutes pièces pour détruire Kadafi et son régime. Aujourd'hui, ces armes déversées sur le désert libyen sont entre les mains pas innocentes du tout qui, elles-mêmes, étaient préparées à s'en emparer. Conséquence: la Libye est déstabilisée pour quelques décennies au moins et tous les pays avoisinants sont menacés, que ce soit pour l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie ou le Tchad, la menace est vraiment sérieuse.
Que veut dire livraison «sûre» des armes? Est-ce une manière de rassurer les pays voisins de l'Irak comme la Turquie, par exemple, qui risque de voir une partie de ces armes tomber dans les mains des séparatistes kurdes? Ou bien est-ce une autre façon de s'auto-affranchir d'un quelconque devoir de précaution vis-à-vis de la communauté internationale?
Les mots dans la bouche des diplomates d'aujourd'hui ne disent plus grand-chose. Il est loin, vraiment loin, le temps où les hommes disaient ce qu'ils ressentaient et ressentaient réellement ce qu'ils disaient. Du coup, on est amené à se demander si cette aide aux Yazidis du Kurdistan ne cache pas autre chose que ce que l'on nous montre.
L'expression

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