mercredi 20 août 2014

le Cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Ghaza : Le compte à rebours a commencé


Les négociateurs israéliens et palestiniens n’avaient plus hier que quelques heures pour faire mentir un pessimisme largement répandu et s’entendre avant-hier minuit sur une prolongation du cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Ghaza.
Israéliens et Palestiniens devaient reprendre vers midi les discussions indirectes engagées la veille au Caire avec l’entremise des Egyptiens. Il s’agit pour les deux parties, Israël et l’Autorité palestinienne d’essayer de transformer en trêve permanente le cessez-le-feu observé depuis le 11 août au matin. Israéliens et Palestiniens forment des exigences aussi apparemment inconciliables que la démilitarisation du territoire pour les premiers, la levée du blocus israélien pour les seconds. Les autorités sanitaires de la bande de Ghaza ont rappelé l’un des enjeux majeurs des discussions en annonçant que le bilan humain de l’opération «Bordure protectrice» lancée par Israël le 8 juillet dépassait désormais les 2.000 morts palestiniens. Même si les combats ont cessé depuis le 11 août, des Palestiniens continuent de succomber à leurs blessures dans la bande de Ghaza ou à l’extérieur, d’autres à être sortis des décombres. Ce sont donc 2.016 Palestiniens qui ont été tués; 541 sont des enfants et 250 des femmes; 10.196 ont été blessés, a indiqué le ministère de la Santé. La plus grande incertitude règne sur la faculté des délégués Palestiniens et Israéliens à s’accorder au Caire sur une trêve prolongée. La reprise des discussions dimanche, a été accompagnée de part et d’autres de nouvelles mises en garde combatives. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rappelé l’exigence primordiale d’Israël : le rétablissement de sa sécurité. «Tant que le calme ne sera pas rétabli, le Hamas continuera de souffrir». Il n’y aura d’accord que si les Israéliens obtiennent une réponse claire à leurs exigences de sécurité, a-t-il prévenu. Le Hamas, pour sa part, continue à brandir la menace de reprise des hostilités en cas d’échec des négociations. Il persiste à faire de la levée du blocus israélien la condition sine qua non d’un éventuel accord. Un échec des négociations ne signifierait pas nécessairement une reprise immédiate des hostilités. L’idée d’une cessation de fait des combats sans accord de cessez-le-feu est dans l’air depuis quelque temps en Israël. Pour dire que la tâche des négociateurs reste compliquée.

Mahmoud Abbas à Doha  
Entre temps, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas devait se rendre à Doha pour y rencontrer aujourd’hui le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaâl, ainsi que cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, l’émir du Qatar. Les différentes informations filtrant du Caire font état de discussions, au-delà du cessez-le-feu, sur l’ouverture plus large des postes frontières israéliens au trafic des biens et des personnes, la réouverture du point de passage de Rafah avec l’Egypte, le rôle dévolu à l’Autorité palestinienne et à une supervision internationale aux frontières, une extension des zones de pêche des Ghazaouis, une réduction de la zone tampon à la frontière avec Israël, les modalités de transferts d’argent. Des sujets aussi épineux que l’ouverture d’un port et d’un aéroport à laquelle les Israéliens sont opposés, ou la restitution des corps de deux soldats israéliens morts en échange de la libération de détenus palestiniens pourraient être remis à plus tard.

Reconstruction de Ghaza
Oslo : « Une conférence des donateurs après la conclusion d’une trêve durable »


Une conférence internationale des donateurs pour la reconstruction de la bande de Ghaza se tiendra au Caire après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu durable entre Israéliens et Palestiniens, a annoncé hier la Norvège. Selon le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende, les fonds collectés sous l’égide de l’Egypte et de la Norvège seront versés au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. C’est la troisième fois en quelques années que les donateurs internationaux sont appelés à financer la reconstruction de Ghaza. La Norvège préside le comité de coordination de l’aide internationale aux Palestiniens. Le chef de la diplomatie norvégienne a exigé de nouvelles conditions affirmant qu’«on ne peut attendre de la communauté internationale qu’elle finance encore une fois la reconstruction» sans conditions préalables. Il a appelé à mettre fin au blocus israélien imposé à la bande de Ghaza et à assurer la sécurité des populations civiles. «Maintenir une population enfermée et à la limite de la famine n’assurera pas la sécurité des voisins de Ghaza», a-t-il souligné. Samedi, le président Abbas avait indiqué que la conférence des donateurs aurait lieu «au début du mois prochain», en souhaitant la participation de tous les pays concernés, particulièrement les Etats arabes, pour fournir «une aide rapide». La patronne des opérations humanitaires de l’Onu Valerie Amos a estimé, dimanche à Téhéran, que la réparation des infrastructures de la bande de Ghaza endommagées ou détruites prendrait «des mois».

Après plus d’un mois de pilonnage

2.016 Palestiniens tués et 10.196 blessés


Plus de 2.000 Palestiniens ont été tués durant le conflit déclenché début juillet par Israël dans la bande de Ghaza, a indiqué hier le ministère de la Santé dans l’enclave palestinienne. Selon le ministère, parmi les 2.016 Palestiniens tués, 541 sont des enfants et 250 des femmes.
Ce nouveau bilan inclut des Ghazaouis ayant succombé à leurs blessures dans des hôpitaux à Ghaza et à l’étranger, a précisé le ministère. Les affrontements entre combattants du Hamas palestinien et soldats israéliens et un mois de pilonnage de la bande de Ghaza ont par ailleurs fait 10.196 blessés, a dit le ministère.

Les déplacés
Selon l’Ocha, quelque 365.000 Palestiniens ont dû fuir leur maison. Sur ces déplacés, 218.367 sont hébergés dans 87 écoles gérées par l’Onu, un chiffre en très légère baisse, des familles commençent à revenir chez elles. Le reste des déplacés se trouvent probablement chez des amis ou des parents, et des milliers ont trouvé refuge dans des écoles du gouvernement. Au moins 16.792 maisons ont été totalement ou quasi-totalement détruites, précise l’Ocha, qui estime que quelque 100.000 Ghazaouis devront être relogés.

203 écoles endommagées
Selon le bureau palestinien des statistiques, 43,4% des quelque 1,8 million de Ghazaouis ont moins de 14 ans. Le taux de croissance annuel de la population est de 3,7% et l’âge médian 18 ans. L’ONG israélienne Gisha estimait juste avant la guerre qu’il manquait 259 écoles à Ghaza, notamment en raison de la pénurie de matériaux de construction imputable au blocus israélien. Avec les combats, la situation va empirer : 203 écoles ont été endommagées, dont 25 complètements ou presque complètement détruites, selon l’Onu.
L’enclave ne dispose pas des infrastructures nécessaires avec les 1,8 million d’habitants qui s’entassent sur 362 km², notamment en termes de distribution d’électricité et d’eau. Dans les zones les plus touchées, note l’Ocha, plus de 50% du réseau d’acheminement et de traitement de l’eau a été endommagé.

4 et 6 milliards de dollars de dégâts
Le taux de chômage dépasse les 40%, selon le FMI. Il était d’un peu moins de 20% en 2000 et de 30% en 2011. En temps normal, plus de 70% de la population dépend de l’aide humanitaire, selon Gisha. Selon des estimations provisoires palestiniennes, la guerre a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts au minimum dans la bande de Ghaza.
El MOUDJAHID

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