dimanche 17 août 2014

ALORS QUE GHAZA TENTE DE RENOUER AVEC LA VIE NORMALE : Israël s'inquiète de ses relations avec Washington

Près d'un demi-millier d'enfants assassinés par les frappes israéliennes sur Ghaza
 
Aucun tir de roquette ni aucune frappe israélienne n'ont été rapportés dans la nuit. La bande de Ghaza connaissait ainsi sa cinquième journée de paix relative, à l'exception d'une flambée limitée dans la nuit de mercredi à jeudi.
Les habitants de Ghaza tentaient hier de renouer avec une vie aussi normale que possible après la prolongation de la trêve, tandis qu'Israël cherchait à régler ses problèmes de livraisons d'armes avec le grand allié américain.
Les Ghazaouis, impatients de sortir après tant de dévastation causée par plus d'un mois de frappes israéliennes, s'affairaient dans l'attente de la prière de la mi-journée, selon l'AFP. Le plus grand marché de la ville grouillait de clients venus acheter viande, fruits et légumes dans un encombrement poussiéreux de voitures et de charrettes entre lesquelles les enfants défiaient les dangers de la rue après avoir survécu à ceux de l'agression. Non loin, dans les quartiers comme Chajaya où les traces de chenilles et de mitrailles rappellent l'intensité des frappes israéliennes, des Ghazaouis désemparés dégagent des gravats de leur maison. Ou bien ils se protègent en famille du soleil sous des abris de fortune en tôle ondulée quand ils ont tout perdu. Certains, dans l'espoir de la reconstruction, ont accroché des banderoles sur les monticules de débris pour proclamer leur droit de propriété sur les lieux. Après l'agression israélienne qui a été ponctuée par la mort de près de 2000 Palestiniens et une soixantaine d'Israéliens entre le 8 juillet et le 11 août, l'enclave palestinienne vit à l'heure d'un cessez-le-feu fragile instauré lundi matin et prolongé de cinq jours jusqu'à lundi minuit heure locale. Cette prolongation, ou une éventuelle transformation en trêve permanente, sont suspendues à des discussions très ardues entre Israéliens et Palestiniens au Caire par l'entremise de l'Egypte. Les deux ennemis, Israël et le Hamas, l'organisation islamiste qui négocie au côté du djihad islamique et du Fatah, doivent s'entendre sur des sujets aussi conflictuels que la démilitarisation de l'enclave ou la levée du blocus imposé par Israël à ce territoire. Pour Israël l'agression, largement approuvée par l'opinion, n'a pas seulement tué 64 soldats et trois civils, coûté de l'argent, avivé les tensions entre communautés ou suscité les critiques internationales: elle met aussi à l'épreuve les rapports avec Washington. Le monde politique et la presse étaient très occupés, sinon préoccupés hier par l'état de ces relations, après la publication d'un article du Wall Street Journal. Selon le quotidien, les dirigeants américains inquiets de la disproportion des moyens employés lors de l'offensive à Ghaza ont tenté de resserrer le contrôle sur les livraisons d'armes aux Israéliens. Cela n'a pas empêché qu'Israël reçoive des armes du Pentagone, mais sans l'accord de la Maison Blanche ni du département d'Etat. Le quotidien israélien Haaretz rapporte que la Maison-Blanche avait donné pour instruction au Pentagone de geler la livraison de missiles Hellfire pour les hélicoptères Apache. Le département d'Etat a reconnu que l'administration américaine observait de près ses expéditions d'armements vers Israël tout en soulignant que cela n'avait «rien d'inhabituel... étant donné la crise à Ghaza». Certains politiques et éditorialistes s'alarment de ce qu'un renforcement des contrôles américains impliquerait pour les délais de livraison, et plus généralement de ce que cela semble dire de la dégradation des liens israélo-américains. Selon Haaretz, les Israéliens s'emploient à dissiper les tensions et à obtenir la levée des restrictions à la livraison d'armes. «Nous discutons avec eux pour essayer de rétablir la situation», dit un haut responsable cité par le journal. Au milieu des déclarations exacerbées par la guerre et des vives attaques de responsables israéliens contre des personnalités américaines comme le secrétaire d'Etat John Kerry, le Premier ministre israélien a assuré que le soutien de Washington à Israël avait été «formidable».
Liberté

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