mardi 17 juin 2014

COUPE DU MONDE, LOGEMENTS, RAMADHAN ET BAC : L'Algérie dans tous ses états

Alger vit au rythme des Verts
 
Tel un opium, le football s'avère ici un vrai baume capable de faire oublier au peuple bien des misères...
La saison estivale démarre en trombe en Algérie. A peine les Algériens ont-ils eu à passer le cap du rendez-vous électoral du 17 avril dernier, qu'ils ont eu à faire face à bien d'autres événements. Notamment les examens de fin d'année pour les familles dont certaines vivent la tourmente du relogement, le Mondial de football pour les férus du ballon rond mais également les vacances d'été pour les plus décalés d'entre eux. En fait, il est un événement qui aura réussi à masquer toutes les vicissitudes de nos concitoyens, à savoir le Mondial 2014. En effet, les Algériens ne parlent, ne rêvent et ne respirent que par le football.
L'événement footballistique planétaire, le plus attendu tous les quatre ans, a déjà débuté au Brésil.
Comme des milliards d'autres téléspectateurs, les Algériens suivent désormais cet événement planétaire avec passion. Et parmi les 32 nations qui ont réussi à être présentes au pays de la samba où le ballon rond déchaîne toujours autant de passions, l'Algérie du foot-roi, est elle aussi au rendez-vous du Mondial le plus suivi par toute la planète. Une passion d'autant plus forte quand on voit le drapeau algérien flotter dans le ciel du Brésil. Les Algériens attendent des buts, des victoires, de la joie pour conforter cette fierté qui fait d'eux le seul représentant des pays arabes dans cette fête mondiale. Un fierté bien méritée puisque c'est la quatrième fois et c'est la deuxième fois consécutive que les Algériens goûtent aux saveurs de la Coupe du monde. En 1982, en 1986, en 2010 et enfin en 2014. Et à chacun de ses rendez-vous, l'équipe algérienne n'a pas déçu. Qui aurait crû que les frêles Algériens vaincraient l'ogre allemand en Espagne en 1982?
Qui aurait crû que le Onze national aurait tenu tête aux Brésiliens au Mexique en 1986 et nargué les Anglais en 2010 en Afrique du Sud? Ce sont ces hauts faits d'armes qui seront restitués un mois durant par les médias algériens toutes catégories confondues. Au fur et à mesure que les matchs de l'EN approchent, le thermomètre dilatera son mercure. C'est le stress national. Quatre années après l'Afrique du Sud, l'Algérie a rendez-vous avec elle-même. Une grande fièvre nationale se saisit du pays. Pour les Algériens, c'est leur façon d'aimer leur pays, d'exprimer leur patriotisme, d'embrasser fort...très fort leur drapeau et se laisser envahir par un long frémissement suivi de la chair de poule en entendant Kassaman retentir... Cette fièvre qui s'empare de la rue algérienne est quotidiennement palpable et renseigne sur une sorte de communion avec le pays hôte, à savoir le Brésil, dont les drapeaux sont accrochés sur quelques demeures. Il faut avouer que cet élan footbalistique occulte bien des préoccupations comme les résultats scolaires, les campagnes de relogement, particulièrement dans l'Algérois et l'approche du mois de Ramadhan. Nombreux sont les pères de familles qui s'équipent de matériels audiovisuels leur permettant de voir le Mondial en haute définition, oubliant à l'occasion le fameux couffin de Ramadhan et l'inévitable envolée des prix dont l'on pressent déjà l'onde de choc; à l'ombre, les spéculateurs semblent fourbir leurs armes afin de mieux saigner les consommateurs et les pouvoirs publics tentent de rassurer les ménagères via les médias nationaux. Tel un opium, le football s'avère ici un vrai baume capable de faire oublier au peuple bien des misères...car les choses sérieuses sont ainsi mises de côté pour un temps. Parmi ces dernières citons un potentiel touristique national laissé en jachère; cette réalité est aujourd'hui amèrement constatée du fait de la situation post-«révolution» qui sévit dans quelques pays voisins et qui contraint les Algériens à se rabattre sur le produit local. Des tares qui frappent le secteur de l'hôtellerie, notamment des tarifs qui dépassent tout entendement contre des services qui laissent tout simplement pantois.
APS

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