mercredi 16 avril 2014

Rachat de FagorBrandt par Cevital : entretien exclusif avec Issad Rebrab

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La justice française a validé aujourd’hui le projet de rachat de FagorBrandt par Cevital. Quel est le montant de la transaction ?
Nous avons acheté les quatre marques françaises (Brandt, Sauter, Vedette et De Dietrich) pour 25 millions d’euros. Mais les autres actifs industriels sont bien inférieurs à ces montants. Nous avons quatre banques internationales qui nous ont accompagnés pour ces acquisitions et en même temps pour nous assurer les fonds de roulement des usines de FagorBrandt. En contrepartie, nous avons donné ces marques et les actifs en garanties.
Donc, Cevital n’a finalement pas pu transférer des devises d’Algérie pour conclure l’opération ?
Il n’y a eu aucun transfert de devises pour l’instant. On va revenir vers notre gouvernement pour lui demander s’il est possible de nous libérer nos devises libre utilisation. Nous avons introduit une demande dans ce sens en janvier et ils nous ont dit qu’il fallait attendre.
L’opération a été réalisée grâce à l’aide du gouvernement français que je remercie beaucoup, et particulièrement grâce au ministre de l’Économie et du Redressement productif Arnaud Montebourg qui nous a beaucoup aidés. Je remercie également le gouvernement espagnol qui a accepté la vente de ces marques françaises.
Mais c’est important de comprendre que l’argent ne manque pas à travers le monde. Quand vous êtes crédible et quand vous avez des garanties, les banques n’ont aucun problème à vous accompagner. Cevital a une crédibilité à l’international. Les banques ont constaté que notre projet est viable et banquable et c’est ainsi qu’elles nous ont accompagnés dans cette opération. Mais on aurait préféré utiliser nos propres devises libre utilisation au lieu d’être endetté auprès des banques internationales.
Quel intérêt pourrait avoir ce projet pour l’Algérie ?
Ce projet sert effectivement à maintenir des emplois en France, en Espagne, et en Pologne. Cependant, il servira également à créer 7 500 emplois en Algérie et dégager 1,5 milliard de dollars à l’exportation par an, avec la construction d’une usine d’appareils électroménagers à Sétif. C’est un investissement très important de près de 200 millions d’euros. Nous avons les moyens financiers nécessaires pour le faire car nous sommes en surliquidités en Algérie. Elle sera l’une des plus grandes usines d’électroménager dans le monde et qui fabriquera des appareils électroménagers comme les réfrigérateurs, des machines à laver, des climatiseurs et des téléviseurs.
Les unités qu’on a achetées en France, en Pologne et qu’on doit acheter en Espagne qui concernent des produits de cuisson, sont rentables. Nous allons les garder avec le centre de recherche et développement et tout le réseau de distribution. Nous allons par contre délocaliser les activités de FagorBrandt de la Chine et de certains pays de l’est de l’Europe vers l’Algérie parce qu’on est beaucoup plus compétitifs. Les produits qu’on va fabriquer en Algérie vont profiter du réseau de distribution à travers le monde. Et les usines françaises, espagnoles et polonaises vont non seulement profiter du marché européen mais nous allons également leur ouvrir le marché maghrébin, africain et celui du Moyen-Orient en plus de leur réseau de distribution qu’elles ont dans le monde.
Quand est-ce que le projet sera lancé ?
On vient d’obtenir le terrain à Sétif. On va commencer la construction tout de suite et l’usine sera opérationnelle dans 15 ou 16 mois. C’est pour la première fois qu’une société algérienne a 1 300 brevets, avec quatre marques de réputation mondiale.
Pourquoi les autorités algériennes ne vous accompagnent-elles pas ?
J’espère qu’ils vont comprendre que c’est dans l’intérêt national. Mais il faut poser la question à nos décideurs pour comprendre.
 TSA

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