mercredi 16 avril 2014

CRISE RUSSO-UKRAINIENNE SUR LE GAZ : L'Europe se tourne vers l'Algérie



L'Algérie est de plus en plus citée parmi les pays susceptibles de remédier à la crise d'approvisionnement européen en gaz.

Considérée par l'Europe comme un partenaire énergétique «fiable et crédible», l'Algérie est-elle en mesure de satisfaire la demande de l'Union européenne, jusque-là approvisionnée en partie par le gaz ukrainien et norvégien? La demande européenne se fait, en effet, de plus en plus pressante jusqu'à évoquer la relance du projet de gazoduc Galsi qui devait relier Hassi R'mel à l'Europe via la Sardaigne, actuellement gelé.
La question se pose et l'expert économique algérien Abderrahmane Mebtoul d'estimer, dans le journal en ligne «Maghreb Emergent», que l'Algérie «ne peut (y) suppléer même en intensifiant ses exportations...et cela demande des investissements très lourds, non opérationnels à court terme». Pour lui, l'Algérie fait face, ces dernières années, à une baisse des exportations gazières combinées à une forte augmentation de la consommation intérieure de gaz naturel. En fin observateur, Mebtoul ne cache pas que l'Algérie risque de «créer des tensions sociales et de ralentir son développement en abaissant la consommation intérieure au profit de l'exportation par une baisse drastique des subventions».
Il est notable que l'Algérie est de plus en plus citée parmi les pays susceptibles de remédier à la crise d'approvisionnement européen en gaz due au différend entre l'UE et la Russie au sujet de l'Ukraine et de la Crimée.
L'on signale également que les dirigeants européens pensent d'ores et déjà à acheter des quotas supplémentaires à leurs autres partenaires, dont l'Algérie.
Dépendants pour leurs besoins à 30% du gaz russe, les Etats européens pourraient compenser ce déficit en achetant 20 milliards/m3 de gaz supplémentaires auprès de la Norvège et 7 milliards de plus à l'Algérie. Ces achats pourraient ainsi passer, respectivement, à 119,5 et 32,7 milliards/m3.Les quantités supplémentaires que l'Europe compte acheminer à partir d'Algérie devraient se faire «par voie maritime».
Dès le début de la crise russo-européenne, des responsables politiques européens avaient «reconsidéré» le poids de l'Algérie et de la Libye dans la balance des approvisionnements gaziers de l'Europe. Les dirigeants des groupes énergétiques européens n'ont pas cessé, de leur côté, de citer «l'Algérie comme source importante de gaz susceptible de réduire la dépendance des Européens vis-à-vis de la Russie.»
Mustapha Mekidèche, économiste et vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), a été pour sa part catégorique en déclarant que «la crise des Occidentaux avec la Russie ne va pas desserrer ces contraintes pour l'Algérie». S'exprimait ainsi lors de la 18ème rencontre sur les énergies renouvlables organisée par l'Ecole nationale polytechnique, Mekidèche s'est interrogé également sur la volonté de l'Europe de relancer le projet Galsi au moment où elle remet en cause les contrats à long terme au profit du marché libre du gaz (spot).
Pour lui, l'Algérie doit se tourner vers le marché asiatique où les prix du gaz sont largement plus élevés que ceux du marché européen. «Il faut aller vers le marché chinois. La Chine est devenue le premier fournisseur de l'Algérie avec une balance commerciale déséquilibrée. Il faut une contrepartie», a-t-il suggéré.

L'expression

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