mardi 11 février 2014

Municipales à Grigny : le Parti socialiste refuse de trancher


Grigny, lundi. Le député Malek Boutih (à droite) assure que le PS a décidé de ne pas trancher entre son candidat, Sidi Bendiab (à gauche), et Fatima Ogbi qui figurera sur la liste du maire (PCF) sortant. (LP/F.M.)

Malek Boutih () veut redonner un à Grigny (Essonne), ce « bateau ivre à la dérive ». Le député trublion a choisi son capitaine. Depuis lundi, il est officiellement le du comité de soutien de Sidi Bendiab, candidat socialiste pour renverser le maire communiste en place. Ou plutôt… un des candidats. Car dans cette ville — théâtre depuis 2011 de la guerre fratricide entre le nouveau député et l’ancien, Julien Dray — il y a déjà une équipe PS en place. Menée par Fatima Ogbi (ancienne suppléante de Dray et concurrente de Boutih aux dernières législatives), celle-ci a décidé au contraire de faire alliance avec le Parti communiste.

Deux socialistes. Un de trop selon les règles du parti à la rose. Et pourtant, le député qui siège aussi au bureau national assure que Grigny a « officiellement » un statut à part. « Le PS a décidé de ne pas trancher. Il y a bien un accord entre le PS et le PCF mais la candidature de Sibi Bendiab est acceptée. Nous ne sommes pas dissidents et ne risquons, ni lui, ni moi, aucune exclusion », décrypte le député, ajoutant ne plus se rendre à la section socialiste de Grigny dont il est membre à cause de « la violence qui y règne ». Sur la liste de Sibi Bendiab : des Verts, des radicaux de gauche, des socialistes ou ex-socialistes.

De son côté, Fatima Ogbi assure que le vote qui l’a désignée première des socialistes pour les municipales a bien été ratifié et que « sauf avis contraire et écrit », elle est « la » candidate socialiste. Et l’élue d’appeler lundi à une « position tranchée et définitive du bureau national».
Pourtant, inutile de chercher confirmation auprès des instances nationales ou départementales. Ni Carlos Da Silva, patron du PS en Essonne, ni le secrétaire national du PS en charge des élections, n’ont accepté de confirmer ou d’infirmer cette situation atypique. Comme ils n’avaient pas voulu confirmer la désignation de Fatima Ogbi en novembre. « Il y a un tel cirque à Grigny qu’on en est arrivé au point de ne pas choisir et d’en dire le moins possible », lâche un cadre du parti.

Sibi Bendiab, 35 ans, promet que sa candidature ira « au bout » et que, dans l’entre deux-tours, « quel que soit » la configuration, il ne se désistera pas face à la majorité sortante. Un tacle à peine voilé à Fatima Ogbi qui a abandonné par deux fois dans le passé, sur demande de son parti. Pour Malek Boutih, c’est cette même majorité qui est « responsable » de la « crise que vit Grigny ». « Une ville ruinée, qui se ghettoïse mais qui veut changer. Aucun accord d’appareil ne pourra se mettre sur son chemin », explique le député qui fait de la lutte contre la délinquance et le redressement de la copropriété endettée et dégradée de Grigny 2 « des priorités absolues ». « Je ne veux plus d’une ville où le seul projet des habitants est de partir », explique celui qui s’engagera « personnellement » dans la campagne.
Le Parisien

http://www.telessonne.fr/site/municipales-les-ps-en-lice-a-grigny/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire