jeudi 6 février 2014

Apple et Microsoft prêts à investir 750 millions de dollars dans l'éducation

Un iPad pour chaque élève: l'image est loin d'être futuriste. Barack Obama a annoncé mardi, lors d'une intervention dans une école du Maryland, que des entreprises du numérique avaient fait des promesses de dons à l'éducation. Elles auraient promis une enveloppe de 750 millions de dollars qui devrait «combler le fossé technologique» dans les écoles américaines, selon les déclarations de Barack Obama rapportées par l'Associated Press.
Apple devrait apporter au projet 100 millions de dollars en iPad et ordinateurs. Microsoft, de son côté, a promis de rendre son logiciel Windows disponible à bas prix et d'offrir 12 millions de licences gratuites de Microsoft Office. Le fournisseur d'accès à internet Verizon va également fournir 100 millions de dollars en liquide et en matériels. Les opérateurs mobiles participent aussi. AT&T compte investir 100 millions de dollars et Sprint s'est engagé à fournir l'accès à Internet à 50.000 étudiants défavorisés. La Commission fédérale des communications (FCC) va également doubler ses investissements, selon le New York Times. Elle veut, à terme, connecter 15.000 écoles et 20 millions d'étudiants à l'Internet haut débit d'ici deux ans.
Barack Obama a souligné que les écoles avaient en moyenne le même débit Internet que celui utilisé dans un foyer américain. La seule différence c'est que les serveurs des écoles sont utilisés par des centaines d'élèves. «30% des étudiants ont une vraie bonne connexion Internet dans leur classe, comparés à 100% d'étudiants en Corée du Sud», a précisé le président américain.
Cet engagement financier est sûrement l'acte le plus significatif du plan ConnectED souhaité par Barack Obama. Ce projet lancé en juin dernier promet d'«engager une étape nécessaire dans la construction d'un réseau haut débit dans les écoles américaines et les librairies, en s'assurant que 99% des étudiants américains puissent bénéficier de ces avancées dans l'enseignement et l'apprentissage»», selon le document officiel de la Maison Blanche. «Dans un pays où on s'attend à du Wi-Fi gratuit dans un café, on doit assurément l'exiger dans nos écoles», a expliqué Barack Obama. «On a donc décroché le téléphone et on a commencé à demander aux meilleures des entreprises de nous aider à ancrer nos écoles et nos librairies dans le 21ème siècle», a précisé le président des États-Unis. Et d'affirmer aussi que son projet allait bénéficier à des millions d'Américains, selon l'Associated Press.
Assurer le meilleur niveau d'éducation pour tous
«On fait vraiment ça pour les enfants», a déclaré Rose Kirk, présidente de la fondation Verizon dans une interview. «Je crois qu'il est parfaitement logique que nous utilisions notre technologie, nos ressources pour avoir un impact {sur l'éducation]», a-t-elle précisé. Le but est d'apporter un haut niveau d'éducation au maximum d'étudiants et «la technologie va devenir essentiel pour permettre cela», a déclaré Cecilia Munoz, directrice de la politique intérieure de la Maison Blanche. Même si les élèves bénéficient d'Internet à l'école, il restera des enfants défavorisés qui n'y ont pas accès chez eux, a souligné Gene Sperling, un économiste de la Maison Blanche. Parallèlement, promouvoir un meilleur accès à Internet c'est réduire le nombre de livres dans les cartables. «Les livres de Sasha [ma fille] sont beaucoup trop lourds parfois, cela lui fait mal au dos», a souligné Barack Obama.
La France en retard
Un iPad pour chaque élève français? L'idée s'avère plus futuriste. Bien que de nombreux plans numériques aient été engagés dans l'Hexagone, les appareils numériques ne s'imposent pas dans les écoles. Et quand l'Etat offre des ordinateurs portables dans la région Languedoc-Roussilon, certains élèves n'hésitent pas à les revendre.
Un rapport du gouvernement paru en 2013 souligne que 41% seulement des élèves de 4ème déclarent utiliser un ordinateur au moins une fois par semaine. Un constat lié au manque de formation des professeurs: seulement 28% des enseignants de classe de première ont participé à des formations à l'usage pédagogique des technologies de l'information et de la communication (TIC) en 2011-2012.
Microsoft est conscient du manque français. Le groupe veut «créer de l'appétence pour les métiers du numérique dans les quartiers» en France. La firme américaine souligne que le goût pour «le numérique contraste avec la trop faible formation reçue par les jeunes concernant l'utilisation des outils numériques». L'entreprise compte aider 300.000 jeunes qui ont décroché de leur cursus scolaire à trouver un emploi dans le numérique. L'entreprise de Redmond veut pousser les jeunes «à acquérir les compétences, les outils et le réseau nécessaires à la révélation de leur potentiel».

Le Figaro

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