dimanche 19 janvier 2014

Réticent sur la date du grand relogement le wali d’Alger avertit : “Ceux qui spéculent dans les logements auront affaire à moi !”

Annoncé  à la fin de l’année écoulée, le fameux relogement n’a non seulement pas eu lieu, mais en plus, personne n’est en mesure d’avancer une date à même d’ouvrir une brèche d’espoir à des milliers de familles algéroises. Et si les cadres de la wilaya se refusent à tout commentaire sur un sujet délicat selon certains, le wali adopte presque la même attitude, tempérée toutefois par “le logement à celui qui le mérite”. On comprendra ainsi qu’Abdelkader Zoukh, en vieux loup qu’il est, élude une situation trop difficile à maîtriser. Il faut dire que le legs laissé par son prédécesseur est loin d’être un beau cadeau. Lancer une opération de relogement a toujours été synonyme de grand mécontentement. De surcroît dans la capitale. À la même question, “c’est pour quand ?”, la même réponse, “une fois tous les dossiers vérifiés”. Seulement, dans cette logique, on finira par croire sérieusement que les coups de colère des citoyens étaient jusque-là légitimes. En d’autres termes, on ne peut s’empêcher d’évoquer trafic et spéculation. Du moins, à travers les déclarations du commis de l’État. Déclarations qu’il a répétées en marge  de la réunion tenue, jeudi, avec les élus des communes de la circonscription administrative de Hussein Dey. “Nous prendrons le temps nécessaire pour l’étude de tous les dossiers. Que les citoyens soient patients et compréhensifs, car il y va aussi de leur intérêt. Les logements iront à ceux qui les méritent et nous sommes tous responsables devant Dieu. On n’a pas le droit de prendre les choses à la légère”, a répété le wali non sans avertir que “les spéculateurs auront à faire à moi !”. Et sur ce point, il n’a pas tort quand on sait le nombre important de logements sociaux revendus pendant que leurs attributaires initiaux reformulent des demandes aussitôt satisfaites par le truchement de canaux obscurs.
Cependant, au facteur contrôle vient s’ajouter un autre élément de taille auquel les services de la wilaya sont désormais confrontés, à savoir, les aménagements extérieurs et les commodités. Si pour le premier qui concerne les VRD, la question est depuis quelque temps rentrée dans les coutumes, les commodités (entendre infrastructures scolaires, salle omnisports, commerce, unité sanitaire et même des agences Sonelgaz, Seaal, poste, etc.), ralentissent par la nature de leurs travaux le lancement de l’opération. C’est donc, en raison de ces facteurs que le grand relogement est reporté, alors que 20 000 unités sont prêtes à être distribuées. Lors de la rencontre avec le wali, les problèmes soulevés par les élus restent essentiellement liés à la question du logement social comme c’est le cas à l’APC de Kouba dont le maire a annoncé le nombre de 12 000 demandes. Cette commune n’a, selon le maire,  pas bénéficié de quotas de logements depuis plusieurs années, ce qui rend difficile la gestion de ce volet. Pour l’APC de Belouizdad, il y a urgence de reloger les familles occupant 52 immeubles menaçant ruine(IMR). Comme l’a rappelé la présidente d’APC, le tissu urbain de cette commune date en partie de l’époque ottomane et une autre partie de l’époque coloniale. En plus de cette spécificité, la commune est rongée par des constructions anarchiques. Mais elle manque d’un certain nombre de commodités et en premier lieu d’un siège de l’APC, l’actuel ne répondant plus aux normes.
Beaucoup d’employés de l’APC travaillent en effet dans des conditions difficiles en raison de l’exiguïté des lieux. La plupart des sièges des communes ont plusieurs décennies et n’ont pas connu d’extension pendant que la population a dans certains cas triplé. À ce sujet, le wali a instruit les services compétents de prendre en charge ce volet dès la semaine prochaine annonçant l’aide de la wilaya pour faciliter l’obtention d’une assiette pour la construction d’un siège adéquat. Tout comme des directives ont été données sur place en matière de prise en charge de ravalement des immeubles. Tout en rappelant dans ce cadre la réglementation interdisant la réhabilitation par l’APC, le Daal, Mahmoud Benabdi a expliqué que ce volet est à la charge du fonds de l’État habilité à cette fin et que sa prise en charge concerne ce qui est commun. Toutefois, la commune est tenue de présenter une fiche technique à cet effet.
Au registre hygiène de la ville, le directeur de l’environnement, en réponse aux communes qui ont soulevé le problème de l’irrégularité du ramassage des déchets ménagers, a précisé que le programme mis en place par la wilaya pour ce volet est suivi avec rigueur et qu’il appartient à la commission d’hygiène installée au niveau de chaque commune de contrôler, de signaler tout manquement et de coordonner le travail avec les deux entreprises Extranet et Gecetal, récemment mises en service au profit des 33 communes extra-muros, rappelant à l’occasion que le CET Hamici(Mahelma) fonctionne 24/24.

Liberté

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