mercredi 25 décembre 2013

RETOUR SUR UNE ANNÉE PRESQUE NORMALE (3 ET FIN) : Les élections et le reste

Les urnes peuvent attendre...
L'élection présidentielle que l'Algérie organisera en 2014 ne ressemble en rien et d'aucune manière à celles qu'elle a connues jusque-là.
En 2013, notre quotidien n'a pas été marqué uniquement par l'activité un peu trop anormale des partis ou par certaines luttes en hauts lieux. nous avons eu droit aussi à des préoccupations relatives à l'élection de 2014, à d'autres préoccupations d'ordre sécuritaire, sportif, social, économique etc... c'est ce à quoi nous nous intéressons aujourd'hui dans cette dernière partie de la revue consacrée à l'année 2013 qui s'en va.

L'élection présidentielle
L'élection présidentielle que l'Algérie organisera en 2014 ne ressemble en rien et d'aucune manière à celles qu'elle a connues jusque-là. si l'on excepte les élections sous le règne du parti unique et dont le paradigme est totalement différent, on peut dire en effet que depuis l'ouverture du champ politique, c'est la première fois que l'on sent que quelque chose se passe réellement, quelque chose qui ne soit pas de la simple poussière aux yeux comme on a l'habitude de recevoir aussi bien de la part des uns que des autres. Cette fois, c'est différent. Il y a des parties dans l'opposition qui, considérant son état de santé, demandent au président en exercice de se retirer, ce qui n'est pas coutumier chez nous, il faut l'avouer. Cette partie de l'opposition, formée par un groupe très réduit qui ne dépasse pas les doigts d'une main, n'a pas cessé depuis le début d'afficher ses revendications. Cependant, ceux qui ont été le plus virulent vis-à-vis du pouvoir en place ont été Ahmed Benbitour, ex-chef de gouvernement de Bouteflika et Djilali Sofiane, président du parti Jil Jadid.
Le premier a tôt fait d'annoncer son intention de postuler à l'élection de 2014, il l'a fait depuis 2012 et depuis, il n'a cessé de prêcher la parole d'un candidat à la succession. Mais, soit à cause de son trop court passage à la chefferie du gouvernement, soit parce qu'il donne plutôt l'impression de quelqu'un d'un peu «trop gentil ou peut être trop mou» pour un tel poste, soit parce que, en plus, il est candidat indépendant, soit alors parce qu'il n'est pas assez compris, Benbitour n'a suscité d'engouement qu'au tout début de son initiative car, par la suite, on l'entend rarement et les médias relaient de moins en moins ses activités.
Djilali Sofiane a, quant à lui, fait plus d'apparitions dans l'ensemble. Peut-être est-ce à cause du fait qu'il soit, contrairement à Benbitour, président de parti? Possible. Toujours est-il que ces deux candidats déclarés, ont introduit une manière nouvelle de s'adresser au pouvoir en place. Lorsqu'il a annoncé sa candidature le 02 novembre dernier, Yasmina Khadra a beaucoup plus surpris par sa décision elle-même de se porter candidat, que par autre chose car, chez nous, on n'est pas habitué de voir des intellectuels rôder de ce côté-ci de la vie! Les spéculations vont bon train à propos d'autres candidats mais, dans la réalité, on n'a encore rien vu venir. On nous promet par-ci que Benflis va bientôt réapparaître, on nous informe par-là que Hamrouche se prépare, on s'interroge ailleurs si Hanoune sera de la course ou non ou si on aura une autre femme et, chaque fois, une main se lève pour nous dire, avec philosophie et un semblant de sagesse, que tout sera su avant la fin de l'année. Même Lamamra, pourtant ministre des Affaires étrangères, s'est mis de la partie pour nous informer que Bouteflika se prononcera, quand il le jugera opportun. En attendant, on rapporte des comités de soutien ci et là pour supporter Benflis, on nous rapporte aussi, en ce mois de décembre, qu'un certain Touhami Abdelghani, coordinateur des comités de soutien à Bouteflika, aurait demandé à Bouteflika de renoncer au quatrième mandat. Mais Bouteflika, dont le FLN de Saâdani soutient ouvertement la candidature depuis le 16 novembre et qu'il appelle à se présenter à un quatrième mandat, qu'il trouve tout à fait légal et possible, tout comme Ghoul de TAJ et Amara Benyounès du MPA, ne dit pas mot encore. Ira-t-il? N'ira-t-il pas? La main s'est levée cette fois aussi pour nous dire qu'il faut attendre la fin de l'année. Nous sommes en fin d'année, n'est-ce pas?... Jusqu'à présent, on ne sait pas qui seront les candidats de l'élection présidentielle, version 2014, une autre différence de taille avec ce qu'on a l'habitude de voir.

Sur le plan sécuritaire
En 2013, l'aspect sécuritaire a sans doute été tant un thème récurrent dans la bouche de ceux qui ont fait du discours vide leur gagne-pain,mais il a été aussi une véritable préoccupation pour le gouvernement et pour le peuple algérien. Nous avons ouvert l'année avec un conflit armé à nos frontières Sud, au Mali précisément où la France est intervenue un peu trop précipitamment tout de même (11 janvier). Ceci a donné lieu à un autre problème sécuritaire de plus grande envergure (16 janvier 2013) dans la zone d'In Amenas lorsque des éléments, étrangers pour la plupart, sont venus prendre des otages à la base de Tiguengourine. Parmi ces otages, le nombre des étrangers n'était pas moindre et c'est ce qui a, sans doute conformément au désir des terroristes, donné une ampleur internationale à la chose. Heureusement que l'ANP a su intervenir à temps (19 janvier)pour empêcher que cette action n'ait des répercussions plus importantes qu'elle n'a déjà eues et qui nous ont valu les remontrances et les critiques trop injustes de partenaires étrangers avant que ceux-ci ne reviennent sur leurs propos et reconnaissent le bien-fondé du comportement des institutions algériennes. En février, et avec l'assassinat de Belaïd Choukri, a commencé un autre casse-tête sécuritaire pour les Algériens, mais à nos frontières du côté Est cette fois où la Tunisie, avec les évènements de Chaâmbi notamment,s'est vue pénétrer dans une période assez dangereuse de son histoire. Ceci qui valut la mobilisation des troupes algériennes qui, déjà, étaient sur le terrain pour surveiller du côté de la frontière avec la Libye.

Sur le plan sportif
Sur le plan sportif, c'est encore le football qui s'est démarqué à deux reprises au cours de cette année. La première fois, c'était un certain 1er mai 2013 lorsque les joueurs et le staff du MCA avaient refusé de monter à la tribune recevoir les médailles des mains du Premier ministre entraînant le football algérien dans la sale mare du bas comportement. La deuxième fois, ce fut un certain 19 novembre à l'occasion de la qualification de l'Equipe nationale à son quatrième Mondial après ceux de 1982 (Espagne), 1986 (Mexique) et 2010 (Afrique du Sud). Une qualification qu'il a fallu attendre jusqu'au dernier moment certes, mais qui a fini par venir tout de même pour le bien d'une jeunesse qui n'a ni autre occupation ni autre passe-temps et, surtout, pour le bien d'un système qui ne sait rien inventer pour le bien de la jeunesse du pays. Encore une fois c'est donc tant mieux pour nous et, encore une fois, c'est donc tant pis pour nous!

Sur le plan économique et social
L'économie n'a pas, encore une fois, été notre fort. Rien de particulièrement positif à mettre dans les registres de cette année 2013. Pour le côté négatif, nous ne manquons pas, comme à notre coutume. On peut cependant citer les plus importants comme le fameux scandale Sonatrach avec Chakib Khelil, dont on essaie de nous faire oublier le nom, ou cet aveu triste et tuant à la fois de Benyounès quant à l'échec total et sans appel de la privatisation des entreprises qu'on a menée avec des milliards de dinars en plus! Sur le plan social, c'est toujours la grogne qui, cette année particulièrement ne s'est pas arrêtée depuis janvier jusqu'à décembre. On a vu sortir dans la rue tous les corps de métier et toutes les fonctions du pays, y compris les employés des mairies et ceux des affaires étrangères et même les chômeurs, ce qui est une première chez nous. En ce qui concerne les enseignants, tous paliers confondus, on est habitué à les voir arrêter le travail et il ne se passe pas une année sans qu'ils reviennent réclamer du logement et des salaires de manière particulière.
Les pics de l'année 2013 dans la grogne et les revendications sociales ont été atteints en février, en avril et en août particulièrement.

Ceux qui nous ont quittés
Nous ne terminerons pas cette revue sans une pensée à ceux qui nous ont quittés durant cette année 2013. Certes, on ne peut pas les citer tous, néanmoins, nous rappellerons quelques noms comme Ahmed Mahsas, décédé le 24 février. Cet homme qui a été grand lors de la guerre de Libération nationale a su aussi rester grand après l'indépendance, bien que loin du pays et il a aussi gardé toute sa grandeur après son retour en Algérie. Il y eut, ensuite Ali Kafi qui nous quitta en avril 2013 et le cheikh Abdelhamid Kermali décédé un 13 avril.
Ensuite, il y eut Jacques Vergès qui tira sa révérence le 15 août et finalement Mandela qui partit en cette fin de décembre 2013. Si nous avons intégré Vergès dans cette pensée «nécrologique», c'est au vu de ses rapports particuliers avec notre pays, notre histoire et avec nous-mêmes. Et si nous y avons aussi intégré Mandela, c'est parce que ce dernier est parti tellement grand qu'il ne puisse appartenir à l'Afrique du Sud seulement, il fait plutôt partie du patrimoine de l'humanité entière!

L'expression

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