mercredi 20 novembre 2013

Algérie-Burkina Faso : Le match de tous les enjeux

Depuis le match aller à Ouagadougou, l’on murmure que le pouvoir politique compte exploiter à fond cette qualification et qu’il est même question qu’en cas de qualification un cortège irait directement saluer le président Bouteflika.

Tant attendu, le match retour pour une qualification au Mondial se déroule aujourd’hui. Au-delà de l’enjeu sportif qui consiste à confirmer la place de l’Algérie dans le gotha mondial du football, et les belles performances enregistrées depuis l’arrivée du Franco-Bosnien Vahid Halilhodzic à la tête des Verts, il y a lieu de ne pas omettre les autres enjeux qui entourent cette rencontre.
Dans un pays qui respire le football, qui met tout de côté et oublie tout, le temps de se “shooter” au football, un match d’une telle importance ne passe pas inaperçu et n’échappe pas aux calculs politiciens et autres considérations liées à la conjoncture interne du pays.
Oubliés les soucis du moment, la cherté de la vie, les effets désastreux des intempéries et surtout le flou total entourant l’élection présidentielle qui se déroulera, tout de même, dans moins de 150 jours, tout le pays est branché sur les fréquences du stade Mustapha-Tchaker de Blida et tout plaide pour que cet événement dépasse son cadre sportif pour déteindre sur d’autres événements à venir.
C’est que cet événement sportif a la particularité de renforcer, même pour un laps de temps, la cohésion nationale, l’amour pour la patrie et le sentiment de fierté d’être Algérien, surtout que dans notre entourage immédiat, aucune équipe n’a réussi à se qualifier et comme, en 2010, il se pourrait que l’Algérie soit le seul représentant du monde arabe. Même si l’on est loin de l’ambiance de folie ayant précédé le fameux match contre l’Égypte à Oumdurman, l’on assiste, toutefois, à une montée en cadence de la fièvre mondialiste, en dépit des conditions climatiques extrêmes.
Le pouvoir politique, qui n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir les Verts, ne compte pas en rester là. Le ministre du secteur multiplie les déclarations et les gestes ces derniers jours, tout comme le président de la fédération. Mais c’est la visite du Premier ministre au QG des Verts et le message du président de la République qu’il avait transmis aux joueurs qui retiennent l’attention.
Depuis le match aller à Ouagadougou, l’on murmure que le pouvoir politique compte exploiter à fond cette qualification et qu’il est même question qu’en cas de qualification un cortège irait directement saluer le président Bouteflika, un peu comme lors de la dernière qualification au Mondial. Mais cette fois-ci, les choses sont différentes : le Président est toujours convalescent et la question de ses intentions quant à la présidentielle de 2014 restent floues. Au moment où ses partisans multiplient les appels pour un quatrième mandat, le Président se voit offrir, sur un plateau, une opportunité d’enfoncer le clou et de saisir ce moment chargé d’émotion pour entamer officiellement sa quête d’un quatrième mandat, du moins paraître comme le seul à même de prétendre à ce poste.
Liberté

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