lundi 21 octobre 2013

Tizi Ouzou : Deux Françaises d’Auvergne chez les éleveurs de Bouzeguène

Des agriculteurs et agricultrices, éleveurs, femmes au foyer, étudiantes en agronomie… ont pris part à un séminaire de démonstrations pratiques sur les techniques simples de fabrication de fromage de ferme de vache et chèvre ainsi que du yaourt.

A l’initiative de l’association pour le développement et la promotion de l’artisanat local (Adpal) de Béni Yenni, en partenariat avec l’APC de Bouzeguène, deux Françaises, originaires de l’Auvergne, région dépendant administrativement de Clermont-Ferrand (France), Mme Véronique et Mme Anne-Marie, ont encadré du 7 au 12 octobre, deux formations sur les techniques de fabrication du fromage de vache et de chèvre ainsi que du yaourt. Réunis depuis lundi 7 octobre, au centre culturel Ferrat-Ramdane de Bouzeguène, quelque 170 participants dont 50% sont des femmes, entre agriculteurs et agricultrices, éleveurs, femmes au foyer, étudiantes en agronomie, etc., ont pris part à ce séminaire de démonstrations pratiques sur les techniques simples de fabrication de fromage de ferme de vache et chèvre ainsi que du yaourt. Pour M. Aberkane Amokrane, président de l’association Adpal, l’objectif de ces formations est à la fois d’encourager et d’accompagner les adeptes du créneau de production de fromage à s’installer. Des éleveurs pourront bénéficier de stages en ferme en faisant participer des ingénieurs agronomes locaux pour ne pas faire appel chaque fois aux étrangers. Pour cela des stages d’immersion professionnelle en poste d’exécutant seront programmés pour la compréhension du monde professionnel dans ses dimensions organisationnelles et sociale afin de faire face grâce à leur expérience. M. Aberkane vise également à multiplier les fromageries dans tous les coins de Kabylie à l’instar de l’Auvergne (France) où chaque famille campagnarde possède sa propre fromagerie et plusieurs d’entre elles tirent leurs ressources de ce produit du terroir. Ce mini-stage, animé par des professionnelles auvergnates expérimentées d’une région réputée pour ses innombrables fromageries implantées dans chaque village, vise donc à comprendre comment s’élabore un fromage fermier et ce qui en fait sa qualité. Les formatrices utilisent une pédagogie participative qui accélère le processus d’apprentissage. Le chantier est au milieu de la salle du centre culturel : tables, matériel et ustensiles de fabrication, lait caillé, pots, plats et moules et autour, assis en circonférence, le nombreux public, tous des adeptes de l’élevage et de la production laitière et dérivés. En formatrices professionnelles, les deux Françaises, grâce à leurs douces manipulations et leurs gestes, accompagnent les participants dans un apprentissage qui, tout en s’appuyant sur des bases théoriques et technique fortes, mettent la priorité sur la pratique. Dans un premier temps, il s’agit de transfert de compétence en dépit du fait que les éleveurs locaux, femmes au foyer, agriculteurs… maîtrisent la méthode traditionnelle de production de fromage. Cependant, cette formation qui a duré une semaine visait à permettre aux éleveurs locaux privés d’améliorer leur production et par-delà améliorer leurs revenus pour ceux qui utilisent le créneau commercial de vente à domicile ou de vente en semi-gros. “Je produis du fromage de chèvre pour mes enfants ; je ne me suis pas encore fixé pour la vente, je ne sais d’ailleurs pas comment m’y prendre. Je n’ai pas beaucoup de lait en période de traite et pendant une bonne partie de l'année. Il faudra que je renforce mon troupeau pour pouvoir assurer une disponibilité suffisante de lait pour le transformer en fromage ou en yaourt”, a fait savoir une femme de Bouzeguène qui, après une licence en droit sans lendemain, s’est rabattue sur l’élevage grâce à son mari. À signaler la présence, lors de ces formations, d’unités de production de Aïn Zaouïa, Makouda, Ath Yenni et Ouacifs qui projettent un recrutement d’au moins cinq personnes à court et moyen terme.
 
Liberté

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