mercredi 23 octobre 2013

Patrick Mennucci remporte la primaire socialiste à Marseille : Samia Ghali perd la partie mais gagne en dignité

 
 
 La sénatrice Samia Ghali, vaincue par un autre socialiste, Patrick Mennucci.
 
La sénatrice Samia Ghali, vaincue par un autre socialiste, Patrick...
 
Si le nom du candidat socialiste qui affrontera le maire actuel, Jean-Claude Gaudin, en avril 2014, est désormais connu, force est de constater que cette primaire a laissé un goût amer chez les militants socialistes marseillais et a fragilisé le parti de gauche. Hier, juste après la proclamation des résultats qu’elle a vite reconnus, Samia Ghali a accusé le gouvernement et le président Hollande d’avoir soutenu son rival. Intervenant au siège de sa campagne, Samia Ghali a décrété que le combat n’est pas fini. «Même si les chiffres parlent d’eux-mêmes, je veux vous dire que nous n’avons pas perdu. Notre combat était vrai, sincère et va se poursuivre avec vous. Vous, les Marseillais oubliés. Nous avons eu une victoire, car lorsqu’on est seule contre cinq autres candidats, en plus du gouvernement, je trouve qu’on n’a pas à rougir du résultat.»
Elle enchaîne : «Il faut, ce soir, reconnaître la victoire non pas d’un seul homme (Mennucci, ndlr), mais de cinq candidats en plus du gouvernement. Ça fait du coup six. Nous avons gagné en dignité. Nous n’avons insulté personne. Je regrette tous les coups que nous avons reçus durant cette campagne. Vous n’êtes pas des sous-électeurs, vous êtes des électeurs à part entière.»
«Je ne regrette rien»
Malgré la dureté de cette primaire, Samia Ghali dit ne rien regretter de ce qu’elle a dit et fait. «J’ai arpenté le terrain des mois et des mois. Je suis allée vers chaque Marseillais.» Et de lancer un message critique en direction de Jean-Marc Ayrault : «Je voudrais ce soir dire à Jean-Marc Ayrault combien je suis déçue du comportement du gouvernement et du premier secrétaire du PS, Harlem Désir.» Et de conclure : «Nous sommes des Marseillais, pas des sous-Marseillais. Je veux dire au gouvernement : où est l’aide promise à Marseille ? Car sans cela notre ville ne se redressera pas.»
Sans attendre, le chef de la région, Michel Vauzelles, a condamné les déclarations de Samia Ghali, les qualifiant de «scandaleuses». «On frémit à l’idée qu’une telle opposante au président de la République et au gouvernement socialiste aurait pu être candidate du parti», a-t-il déclaré. Jouant la carte du rassemblement, Patrick Menucci, le vainqueur de la primaire socialiste a promis de redresser la ville de Marseille et lui redonner la dimension qu’elle mérite. S’adressant à Samia Ghali, il dit : «Parfois ma chère Samia, mes mots ont pu te blesser et je veux te dire ce soir que si c’est le cas, je le regrette. Je veux que nous soyons en capacité d’offrir un nouveau destin. Le petit-fils d’immigrés italiens que je suis mènera le combat avec toi, la fille d’Algériens.»
A droite, l’actuel maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, s’est dit «consterné par le triste spectacle que les deux candidats socialistes ont imposé aux Marseillais. Ils n’ont à aucun moment servi les intérêts de notre ville, bien au contraire». En poste depuis 20 ans, Jean-Claude Gaudin caresse l’espoir que les fractures de plus en plus béantes apparues parmi les militants socialistes marseillais lui permettront de briguer un autre mandat.

EL WATAN

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