lundi 21 octobre 2013

Mennucci, candidat PS à Marseille : «Samia Ghali a toute sa place dans mon équipe»

Samia Ghali et Patrick Menucci à Marseille, le 13 octobre 2013

C'est le député Patrick Mennucci qui affrontera le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin aux municipales de 2014 à Marseille, après avoir battu dimanche à la primaire PS la sénatrice Samia Ghali. Après une campagne qui a divisé jusqu'au bout les socialistes marseillais, le candidat appelé à affronter Jean-Claude Gaudin en mars prochain s'est  voulu rassurant ce lundi matin. «Pour l'instant, nous sommes devant le constat de ma victoire, l'idée n'est pas que "j'ai battu Samia Ghali" mais que "j'ai gagné"», a assuré Patrick Menucci sur BFMTV. Le candidat à la mairie de Marseille s'est aussi félicité du taux de participation, rappelant que près de 30.000 électeurs socialistes ont participé au scrutin. «Ce nombre prouve que nous avions raison de sélectionner nos candidats de cette façon.»
Quant au rassemblement, objectif du scrutin, qui s'annonce compliqué, même si les deux finalistes se sont affichés dimanche soir côte à côte à la fédération du PS, Patrick Menucci s'est voulu grand seigneur. «Cette élection n'est pas une question personnelle, a-t-il souligné. Marseille est une ville en grandes difficultés où 30% de la population nest sous le seuil de pauvreté. Il faut donc donner un nouveau destin à Marseille.» Et d'ajouter : «Samia Ghali a toute sa place dans mon équipe et au premier rang. cela fait des années que je travaille avec elle. Nous constituerons une liste de développement pour Marseille contre l'immobilisme de Jean-Claude Gaudin.»
Selon les résultats officiels, Patrick Mennucci, 58 ans, député depuis 2012 et maire de secteur (centre ville), a recueilli 57,16% des voix, contre 42,84% à Samia Ghali, 45 ans, sénatrice et élue des quartiers Nord, soit plus de 3 000 voix d'écart. Ce second tour a attiré 24 037 votants (20 734 au 1er tour), «un succès exceptionnel» salué par le PS. Après avoir créé la surprise en arrivant en tête du premier tour (25,25%, contre 20,65%), Samia Ghali a reconnu la victoire de son adversaire, mais n'a pas mâché ses mots contre le gouvernement, qu'elle a laissé huer par ses partisans. Et c'est avec un visage de marbre qu'elle a accueilli le discours du vainqueur.
Harlem Désir : «Tous derrière Mennucci». Interrogé ce luni matin par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, le premier secrétaire du PS a salué «le succès énorme» des primaires au sein de son parti, appelant au rassemblement «tous derrière Menucci». «Tous les candidats étaient là pour dire qu'ils allaient être derrière lui», a-t-il souligné. «Il y a eu à chaud des expressions de déception», a reconnu Harlem Désir, évoquant les propos de Samia Ghali, soulignant «une dynamique qui peut nous permettre de gagner la 2e ville de France avec un nouveau projet pour cette ville.»  Quant à l'absence de Jean-Noël Guerini (NLDR le président du conseil général mis en cause dans une affaire politico-financière), Harlem Désir a simplement indiqué qu'«il n'était pas candidat et qu'il n'avait donc pas de raison d'être présent», soulignant au passage que lui même avait dit «qu'il se mettait en retrait du parti.» 
 Un scrutin sous haute tension
Les bureaux de vote avaient été placés sous haute surveillance par la Haute autorité des primaires après un premier tour perturbé par des problèmes de listes d'émargement, fausses ou incomplètes, et surtout l'affaire «des minibus» - des véhicules loués par Samia Ghali pour conduire les électeurs aux bureaux de vote. Dimanche, l'autorité a estimé que «tout était rentré dans l'ordre», les minibus se faisant invisibles dans la ville.A l'origine de la discorde, les déclarations de la ministre Marie-Arlette Carlotti, grande perdante du scrutin qui, au soir du 13 octobre, avait accusé Samia Ghali de clientélisme, avec des propos très durs évoquant une «organisation paramilitaire». Les invectives ont ensuite fusé tout au long de la semaine, éclipsant quasiment toute discussion sur le programme.
La primaire avait pour but «d'insuffler une dynamique populaire de mobilisation» dans une fédération des Bouches-du-Rhône sous tutelle depuis mars, afin de mettre fin au règne de Jean-Claude Gaudin, 74 ans, aux commandes de la ville depuis 1995. Ce dernier s'est dit dimanche soir consterné" par «le triste spectacle» de ces primaires.


Le Parisien.fr

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