jeudi 31 octobre 2013

Faute d’accompagnement : les jeunes entrepreneurs livrés à eux-mêmes

 
 Les jeunes entrepreneurs font face  à d’innombrables entraves notamment administratives .
Si pour le  coût financier des dispositifs mis en place les chiffres ne sont pas disponibles, pour la fiabilité des micro-entreprises et leur fonctionnement sur le terrain beaucoup d’éléments mettent à nu les difficultés dans lesquelles se débattent les jeunes entrepreneurs.
Et ce, essentiellement faute d’accompagnement. Avec l’appui de l’Ansej, beaucoup de jeunes ont réussi à passer du statut de chômeur à celui de chef d’entreprise, et bon nombre dans des secteurs porteurs sur le plan commercial, dans les services particulièrement. Cependant, les exemples de réussite ne sont pas très importants. De même qu’ils ne touchent pas assez l’économie productive. Les jeunes entrepreneurs sont rares à s’investir dans ce créneau, comme l’ont montré d’ailleurs les résultats de la première phase du recensement économique lancé par l’ONS.
Les entraves à l’investissement expliquent cette situation. Ils sont en effet nombreux à continuer à faire face à d’innombrables entraves, notamment administratives. Hafida, une jeune promotrice qui a lancé une micro-entreprise dans les produits détergents en 2002 avant de bénéficier d’une deuxième ligne de crédit en 2007 (qui sera totalement remboursée en janvier 2014) pour l’extension, résume la situation des micro-entreprises en une phrase. «Il faut être coriace pour tenir et résister dans cet engrenage de problèmes», nous dira-t-elle.
Pour cette chef d’entreprise (de trois salariés), se pose essentiellement le problème d’accès à la matière première pour faire fonctionner l’unité industrielle basée à Bordj El Kiffan. «Nous avons réussi à avoir un deuxième crédit  pour acheter le matériel,  mais nous n’avons pas de fonds de roulement, donc pas de moyens financiers pour nous approvisionner en matières premières», expliquera-t-elle avant d’ajouter : «Je connais beaucoup de jeunes entrepreneurs qui se sont retrouvés dans l’obligation de mettre la clé sous la paillasson en raison de cette difficulté.» «On nous aide pour acquérir les équipements, mais pas pour assurer la pérennité de l’entreprise», regrettera-t-elle, s’engageant à poursuivre son chemin pour réussir à connaître de meilleurs jours. Même son de cloche chez d’autres opérateurs, à l’image de ceux qui opèrent dans le conditionnement du ciment, confrontés au problème d’approvisionnement en matières premières.
Ce qui fait que les équipements acquis grâce aux crédits bancaires restent inexploités. L’autre blocage se résume par la non-application des dispositifs de la loi, notamment le code des marchés publics, plus précisément l’article 55 qui stipule que les micro-entreprises doivent bénéficier de 20% des marchés des entreprises publiques. Samir, un jeune entrepreneur en électricité  dans l’algérois,  fait face à cette situation. Son entreprise  connaît des fermetures régulières faute de marchés. Ce qui lui pose un problème pour le maintien des effectifs. «Quand nous n’avons pas de projets, nous fermons parfois pendant un ou deux mois», confie-t-il, tout en regrettant que les entreprises publiques ne leur font pas confiance. «Si j’avais régulièrement des projets, j’aurais pu employer plus de travailleurs. Déjà, pour maintenir ceux que j’ai actuellement,  c’est difficile.»
Une manière de lancer un appel aux pouvoirs publics pour veiller à l’application de la loi. Dans ce cadre, elles sont au total, selon les chiffres du ministère du Travail, 38 wilayas à octroyer des marchés publics aux jeunes de l’Ansej conformément  à l’article  55 du code des marchés publics. Mais elles sont encore nombreuses les entreprises à rechigner sur ce point.
 
EL WATAN

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